Limitation à 80 km/h

Communiqué du Forum Route Nationale en réaction aux propos de Monsieur le Premier Ministre et de Monsieur le Ministre de l’Intérieur concernant l’abaissement de la vitesse à 80 km/h.

Jean-Louis LEVEQUE Délégué Région PACA, Rémi CARILLON Délégué Région Paris Île de France, Jean-Michel PFIMMER Délégué Région Grand Est, Jean-Pierre DOEUFF Coordinateur national et Délégué Région Bretagne.

 

L’efficacité de la limitation de vitesse à 80 km/h n’est pas démontrée.
Mais de l’entretien de nos routes dépend aussi la Sécurité routièreUn rapport remis mi-juillet 2018 à la Ministre Elizabeth Borne pointe du doigt l’état très dégradé du réseau routier restant à la charge de l’État. Selon cet audit, en 2016 17 % du réseau étaient très endommagés et 36 % moyennement endommagés. En 2007, 57 % des chaussées étaient considérées en bon état contre seulement 47 % en 2016.

En métropole, ce sont ainsi plus de 2000 km de routes qui sont considérés comme gravement endommagés. Il faut également évoquer les avenues et rues des grandes métropoles tout autant dégradées, sinon plus. La ville de Strasbourg par exemple préfère affecter des budgets au traçage de pistes cyclables plutôt que de réparer les revêtements de la voirie.  Certes, ceci n’entraîne pas forcément de graves accidents d’automobiles, mais il ne faut pas oublier les deux roues motorisés. Un scooter est équipé de petites roues et un nid de poule peut facilement occasionner une chute.

A noter que seront également impactés les vélos électriques ou autres trottinettes dont le marché est en plein essor, avec des accidents de plus en plus nombreux, car ils roulent de plus en plus vite… En Allemagne, on songe même au port obligatoire du casque.

Parallèlement, l’État affecte un énorme budget à l’installation de radars automatiques au bord de nos routes. En moyenne, l’investissement est de 70 000 Euros l’unité, la simple maintenance de ces matériels s’élevant à 30 M d’€uros en 2018.

Avec le mouvement des Gilets Jaunes depuis le 17 Novembre, au moins 65 % des radars fixes ont été mis hors service suite aux dégradations ou destructions.  Ce sont donc des centaines de radars devenus inopérants.

Cependant la Sécurité Routière vient de présenter un bilan d’accidentologie en baisse au mois de Novembre où l’on constate une baisse mensuelle du nombre de morts sur les routes depuis le début 2018, donc bien antérieure à l’application de la limitation de vitesse à 80 km/h ;

(-1,8 % et 5 vies épargnées par rapport à Novembre 2017).

            Le Premier Ministre n’a évidemment aucune raison valable de s’auto satisfaire de cette mesure scélérate. L’objectif demeure le racket des automobilistes.

Une enquête réalisée par le magazine Auto-Plus en 2015 avait mis en évidence que près de la moitié des radars pas positionnée sur une route dangereuse. Selon la publication (avis que nous partageons), les radars ont été installés sur des sites jugés plus rentables pour « remplir les caisses de l’État ». Les radars placés dans une zone à risque sont beaucoup moins lucratifs.

47 % des accidents seraient liés à l’état déplorable de nos infrastructures.

CELA suffit !

Aussi, nous proposons à l’État que le budget initialement consacré à l’installation de nouveaux radars (308 millions d’euros en 2018) soit attribué aux collectivités locales (départements et Régions) pour effectuer les travaux de remise en état de nos infrastructures.

Avec un coût de réfection de 200 000 Euros le km de route départementale, c’est 1540 km de routes qui pourraient être réparés annuellement (soit la distance Brest/Nice).

Travailleurs détachés et immigration

            La propagation de chauffeurs des pays de l’Est a entraîné un problème accru d’alcool au volant avec depuis 4 ou 5 ans de graves accidents impliquant des PL. Au cours d’un contrôle d’alcoolémie de 2400 chauffeurs routiers sur une Autoroute Grand Axe, 1 sur 6 était positif !

Ces chauffeurs routiers circulant également en France nous serons de plus en plus confrontés à cette problématique.

Sur le continent africain, il est notoire que l’obtention du permis de conduire est plus soumise à des « conditions financières » qu’à des épreuves théoriques et pratiques. L’important afflux de migrants auquel nous devons faire face nous confronte à des « cultures » de conduite très éloignées de nos normes. Il faudrait également en tenir compte et y remédier.

Se souvenir aussi que la conduite est un plaisir et que si l’évolution technologique œuvre pour plus de sécurité et de confort, de même qu’à bord d’un bateau le capitaine est seul maître à bord, au volant le conducteur est seul responsable.

ATressard Auteur